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Grandeurs et misères de la table de dédicaces – 103

Michèle devenue célèbre (enfin!) récolte le fruits de ses labeurs
L'auteure en a bavé pendant des années pour arriver à son succès, mais son bon papa n'est plus là pour l'apprécier !

Cette BD est un hommage à mon père, Jacques Laframboise, qui nous a malheureusement quitté le 8 novembre 2014, au petit matin. Papa m’a toujours encouragée dans ce que je faisais, et a soutenu mes sœurs dans leurs projets. Hélas, il ne verra pas le résultat de ses bienveillants efforts.

Cette 103e page des Grandeurs et misères de la table de dédicaces lui est dédiée, avec gratitude.

Œuvrer au fond d’un trou

C’est un secret mal gardé dans le monde des artistes et des écrivains que certains récoltent la gloire dès leur première oeuvre et accèdent au statut d’incontournable, tandis que d’autres, ben… Je me souviens encore de la foule de journalistes qui s’est retirée quand mon tour était venu de parler en public, juste après une adolescente de 14 ans qui avait commis son premier roman. Oui, j’avais éprouvé une sensation de vide en dedans.

Je ne souhaite à personne de travailler sans reconnaissance. Comme m’avait dit un jour Jim Corcoran: « je suis dans le relève depuis 30 ans ». J’envie toujours les auteurs comme Michel Rabagliati qui a eu une audience large et immédiate du premier coup. Incontournable. Pianissimo, mon meilleur album de BD à l’époque, était passé dans le beurre.

Je travaille au fond d’un trou médiatique depuis plus de trente ans.* Auteure invisible et contournée. Pas d’invitation à participer à des collectifs de BD. Refus multiples. Pas d’articles dans la presse, même quand je suis finaliste au prix du GG et au prix Trillium (j’ai eu une entrevue comme finaliste, mais seule celle du récipiendaire a été publiée). Il faut dire que la science fiction était encore mal acceptée voici dix ans. Aujourd’hui la SF est mieux acceptée, mais ce sont les nouveaux auteurs qui en bénéficient.

Pour une grande partie de ces années, j’avais le soutien indéfectible de mes parents. Mon père savait trouver les bons mots pour m’aider à redevenir sereine, et à persévérer.

Une ou deux rares fois, un événement me ramenait au niveau du sol, puis je replonge. Ce n’est pas la gloire qui me manque, mais la joie de pouvoir partager mes histoires avec un grand nombre de personnes.

Le désavantage de l’artiste qui vieillit…

Puis, j’ai perdu mon père et grand fan. J’avais un peu honte de n’avoir pas fait de brillante carrière en ingénierie comme lui, mais finalement, je me suis rendue compte qu’il m’a toujours considérée comme égale en science.

Là, ça s’est dépeuplé autour de moi, et ma bonne maman, qui m’a aussi encouragée, lit moins qu’avant à cause du grand âge. Il reste mes sœurs et les plus jeunes dans la famille élargie, et mon mari et fan numéro un. Mes grands-parents? Je les ai eus très longtemps, une grande chance, mais eux aussi se sont envolés, et ne verront pas le fruit de leurs encouragements.

Presque tous mes profs du secondaire ne sont plus parmi nous. J’ai perdu un grand ami, prof de géographie et fan, l’an dernier, à 94 ans.

Ça vous dit l’âge de mon corps, ce que certains collègues me rappellent, soit par des commentaires sur mon apparence, soit par omission, comme dans cette circonstance. Ça vous dit que mon indice de « décolleté » baisse avec le temps. Je sais qu’aucun éditeur européen ne m’engagerait à mon âge pour dessiner une série à succès. Et même si j’étais cute, je m’en méfierais, avec toutes les occurrences de harcèlement des auteures de BD.

Mais qui récolte un brin de sérénité

Depuis que j’ai lancé ma propre maison d’édition, je ne suis plus à la remorque d’éditeurs de BD. Développer et contrôler toutes les étapes d’un projet me libère, même si mes livres surnagent dans un mer de publications.

Mais désormais, je suis contente pour les collègues qui obtiennent leur portion de couverture médiatique et récoltent la gloire dans la vingtaine, la trentaine… parce que ceux et celles qui ont toujours cru en leurs capacités, les professeurs, les parents et grands-parents, sont encore là pour partager leur fierté!


* 1991, pour être précise.

À court et long terme… L’érosion par les AirBnB

Le court et le long terme.

On cherche tous et toutes, depuis quelque temps, de l’air frais et de la nature… Mais justement, comme on veut tous aller s’épivarder dans la nature, ça soulève des problèmes. Je garde un bon souvenir d’une cabane au fond des bois louée par le biais de Air-BnB voici quelques années, parce que la propriétaire était très sympathique. Et les habitants autour qui rendaient nos vacances intéressantes.

AirBnB s’invite à la campagne…

Je recommande ce balado : https://www.ledevoir.com/balados/765569/balado-le-dilemme-des-petites-municipalites-face-au-phenomene-airbnb qui montre que ça va très loin. L’invasion des RBnB dans les petits villages ruraux bouleverse la vie des résidents. Non seulement on observe la pression sur les ressources, l’eau disponible pour le raccordement de centaines de nouveaux chalets, l’électricité, les nouvelles rues, la destruction des habitats, mais aussi le tissu social s’effrite.

Car comment des villégiateurs à court terme pourraient nouer des liens avec des résidents qui se sentent déracinés malgré eux?

Et derrière, les choix, les promoteurs sans visages qui vendent maintenant des chalets à prix d’ord avec système de location clef en main. Et l’accès à un petit lac tranquille par plus de 150 familles ou occupants éphémères de chalets ne laissera pas ce lac tranquille longtemps. Et le gonflement de taxes foncières représente une tentation irrésistible pour une municipalité. Qui résiste au mouvement des locations à court terme?

Résister : St-Adolphe d’Howard impose un zonage sévère et des amendes aux propriétaires qui louent à court terme. Les hôtels traditionnels, les B&B aussi en souffrent des locations de type rBnB…

…et en ville!

Une mini-maison à Meldrum Bay, Ile Manitoulin (réplique de l’auberge de Meldrum Bay, à côté, qui a récemment fermé ses portes).

AirBnB est parti d’une bonne idée, deux étudiants qui ont logé des voyageurs chez eux et leur servaient le déjeuner. Mais l’application sympa est depuis devenue une entité gargantuesque qui influence les gouvernement pour ne pas payer d’impôts sur leurs profits, pour déréglementer leurs activités… un bel exemple de capitalisme sauvage: accumuler les profits de millions de petites transactions, sans rien rendre. Évasion fiscale. Seuls les dirigeants au sommet de la pyramide pourront jouir de la belle vue.

En ville, dans certains quartiers, les voisins peuvent dire quelles maisons dans leur rue sont des rBnB : car il n’y avait de lumières de Noël allumées. Et tant de touristes qui passent bousculent la vie de quartier. Quand d’une semaine à l’autre, vous ignorez qui reste dans la maison d’à côté.

Et je ne parle pas de la sécurité tout court, du bruit quand les occupants à court terme décident de faire la fête. Souvent, en voyage, les gens se permettent des débordements qu’ils ne feraient pas chez eux. Les hôtels traditionnels limitent ces débordements.

À lors que les loyers grimpent et les spéculateurs gardent des maisons vides pour créer une rareté (400 000 maisons vides en Ontario, un chiffre estimé.) Le gouvernement de l’Ontario a récemment institué une taxe de 25% de la valeur d’une maison pour des acheteurs « non résidents » comme des corporations. Cette taxe devrait être annuelle, car des spéculateurs peuvent se permettre de laisser les propriétés en friche…

Et des municipalités veulent limiter à 14 jours la durée de location d’une résidence principale. En France, le gouvernement de plusieurs villes ont imposé une limite de 120 jours par an pour louer sa résidence vide. Par contre, on peut encore louer une chambre de notre maison (si on l’occupe) 365 jours par an. Et il n’y a pas de nombre de jours maximum de location Airbnb pour les résidences secondaires.

Ça me rend très, très contente d’avoir loué dans un motel lors de nos dernières vacances. Car le phénomène AirBnB a nuit aux établissements, certains se tirent encore d’affaire avec un service exceptionnel.

Court et moyen terme

La location à court terme répond à une demande de la part des voyageurs, mais la solution passe par une planification à moyen et long terme pour préserver le milieu naturel et le bon voisinage. Car ce sont les gens de la place qui rendent un endroit attirant, pas seulement les vieilles pierres ou les berges d’un beau lac.

Ici, le Lac Huron, vu d’une plage publique de Providence Bay, sur l’Ile Manitoulin.

Vacances et Providence (2 semaines de bonheur dans un motel)

C’est un défi de partir en vacance en respectant la planète, mais on a fait de notre mieux. Pas d’expédition au bout du monde avec trajet en avion, co-voiturage, et un transport en commun au retour.

C’est aussi un défi de trouver des établissements qui ont renoncé au plastique, mais cette fois oui, on en a trouvé. Nous nous sommes installés à Providence Bay, pour deux semaines dans un… motel magnifique!

Magnifiques vitraux.

Un motel vraiment spécial et chaleureux

Dans nos têtes, quand on pense « motel », on pense un lieu bruyant, un building âgé, des chambre beiges et mornes, un peu comme comme cette description pigée dans un roman de Lee Child (Never Go Back) qui m’avait frappée lors de la lecture.

« …the night clerk gave him a room, which had all the features Reacher expected, because he had seen such rooms a thousand times before. There was a raucous through-the-wall heater which would be too noisy to sleep with, which would save the owner money on electricity. There were low-watt bulbs in all the fixtures, likewise. (..) No doubt the shower would be weak and strangled, and the towels thin, and the soap small, and the shampoo cheap… »

Eh bien, rien à voir avec le Huron Sands. On a plutôt découvert un petit coin de paradis.

Huron Sands est très au-delà d’un « motel » anonyme aux chambres sans grâce et mornes. Ses dix chambres sont élégantes, avec un plafond incliné en bois avec traverses, un plancher en bois flottant, des murs bleu-vert et des vitraux sur le triangle de vitre au-dessus des portes (photo). Les propriétaires avaient racheté un motel bâti vers 1958 et tout rénové.

Les vitraux des chambres 2 et 3 sont vraiment magnifiques. Notre chambre, la 1, n’en avait pas mais un appliqué-collé tamisait la lumière au-dessus des rideaux en un doux bleu.

Certaines chambres avaient des cuisinettes; pas la nôtre, mais elle comptait un four micro-ondes, une cafetière, un petit frigidaire et une bouilloire pour le thé, ce qui nous a permis de nous faire un peu de repas. Un gros plus: ils acceptent les animaux de compagnie !

Souvent en motel, les décorations sont inexistantes. Même en hotel chic, les cadres sont des reproductions cheap. Pas ici. Les cadres et oeuvres d’art faits par des artistes locaux sont même disponibles pour la vente! Au restaurant, on pouvait acheter des pots de délicieuse gelée de « hawberry » faite maison. Les dames qui géraient et le motel et le petit restaurant (dont mon mari a essayé TOUS les plats lors de notre passage), et le fils de l’une d’elles, ont été au-delà de nos attentes.

Oui, un bel endroit !

Je recommande chaudement le restaurant car il y a des aussi mets végétariens et végans. Tania cuisine de merveilleux bourrekas et des crêpes russes « blinis » qui font notre bonheur le matin. Il y a aussi de la soupe aux lentilles et du « borscht » qui valent le détour, et des plats plus copieux et des déjeuners. Ouvert de 9 h à 9h avec une pause entre 2 et 4 heures. Leon et Colleen sont super gentils, en deux semaines on a appris à apprécier leur constant labeur! Colleen nous a apporté un vieux drap pour ranger nos bicyclettes en sécurité (Photo)

La gentille maîtresse des postes, Éleanor, avait son petit bureau collé entre le restaurant et notre chambre no 1, donc on a pu acheter des timbres et envoyer des lettres et paquets, ce dont je ne me suis pas privée.

La borne de recharge au mur du bureau de poste pour recharger une batterie de voiture électrique! C’est lent, ça prend 5 heures, mais c’est utile. PLUS (continué): l’eau du robinet goûte très bon! Salle de bain très propre.

Une petite place tricotée serrée

À Providence Bay, il n’y a pas de dépanneur, alors le petit café Muchmor et le restaurant du motel comblent ce manque. Le Mutchmor est très impressionnant avec une superbe murale qui fait la joie des réseau sociaux. L’établissement offre de tout, y compris des chambres, des cours, de l’artisanat local. Et le café intégré offre des patisseries, des collations, sandwiches et café bien sûr!

Des jeunes de Sudbury, à 1 heure et demie, y travaillent l’été.

Un voisin tient même un mini BBQ tous les jours, ce qui dépanne quand les deux restaurants (autres que le Huron Sands, ouvert 7 jours) sont fermés le lundi.

Dans une île au nord, la nourriture est forcément un peu plus chère qu’au sud à cause des réseaux de distribution. Les prix y sont en conséquence: 8 piasses pour un bon hotdog, 10-12 pour un burger bien garni. Gilles a apprécié le restaurant de poisson.

Et la plage…

Coucher de soleil sur la plage de Providence Bay, sur un lac Huron calme.

Distance de marche de la plage: 250 mètres, deux rues. Si vous prenez la rue McNevin, il y a une mini-bibliothèque d’échange de livres devant la petite église. J’y ai laissé un des miens…

Un pavillon d’interprétation, un mini-magasin et des terrasses avec des tables joignent la promenade, un bonheur pour les promeneurs et ornithologues amateurs. Il y a des toilettes publiques et une plaque pour se rincer les pieds ensablés, une très bonne idée. Les toilettes ont un espace pour se changer aussi. Il y a aussi, joie, des appareils d’exercice accessibles et des structures de jeu pour les enfants.

Un long tapis permet de passer du parking à la plage sans se fatiguer à marcher dans le sable pour ceux-celles qui sont chargés de chaises, serviettes, parasols, tente de plage, etc. Plus loin on peut louer des canots-kayak.

La plage et la baie offrent du sable fin, avec un peu de grains de magnétite (le guide dit qu’on peut s’amuser avec une aimant pour en ramasser).

Tôt le matin, les eaux plus calmes m’accueillent pour une trempette tranquille. Je signale la clarté exceptionnelle de l’eau du lac Huron, d’une belle couleur vert émeraude. Je n’ai pas vu de poissons car la baie près de la plage est peu profonde, et du sable fin.

Manitoulin, c’est aussi un rêve de géologue.

Le milieu des alvars, spécial. C’est un milieu semi aride sur une couche de roche calcaire (surtout de la dolomie) sur le bord du lac Huron. Le sol y est pauvre, et les plantes habituées aux changements de niveau d’eau. L’eau du robinet a d’ailleurs un très bon goût. On en a rapporté dans nos bouteilles pour faire durer nos vacances!

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Le seul crime de l’Ukraine…

C’est d’être prospère. Et fière.

Mais non, personne ne veut envahir les 17 millions de km de la Russie, surtout pas l’Ukraine! Prétexte, encore, pour le nouveau « Tsar » qui veut mettre la main sur cette prospérité.

Comme on voit tout cela de très loin, j’ai fait l’exercice d’imaginer notre maison, avec tous ses avantages, après des bombardements. Sans être matérialiste, la destruction des logements déracine de force des gens. Je pense aux gens de Kiyv (Kiev) et des autres villes que le Tsar veut mettre à sa botte.

Ces dessins datent de 2008, réalisés lors d’un autre bombardement. Mais ce que subit l’Ukraine semble faire revenir les cauchemars de la 2e guerre mondiale.

Après bombardements. Comme la Covid, on va être pogné avec ces dictateurs (car le Tsar n’est pas seul) pour des années, et seuls les marchands de canons y trouveront leur profits.

Il faut réfléchir à d’autres façon d’être prospères, et comment partager cette prospérité, non du haut vers le bas, mais au niveau des pâquerettes. Ca nous prend un bon réseau racinaire.

C’était la Savante folle qui ne peut rester indifférente.

Une tasse de chocolat chaud pour l’âme

Ceci est mon propre montage de la couverture, car j’attends mes exemplaires papier bientôt!

Compassion et courage! 

Quand les jours se font courts, on cherche le réconfort d’un bon livre, avec un chocolat chaud. Ces cinq histoires parlent d’épreuves et de nouveaux départs, et comment l’amitié ou même l’amour peuvent s’épanouir dans les pires conditions, tant qu’on ne perd pas espoir en l’avenir.

Plongez dans cinq contes de compassion et de courage, de merveilles et de douceurs, écrits par l’auteure Michèle Laframboise, à déguster avec une bonne tasse de chocolat chaud!

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La fan enthousiaste…

MIchèle tape fiévreusement sur son clavier

Matin du 25 juin, dans la région de Toronto…

MICHÈLE (se réveillant) : GILLES, GILLES! J’ai rêvé que les Canadiens avaient gagné!

GILLES : mgngngngn…

GILLES (ouvrant un oeil): c’est vrai, on n’a pas regardé la partie hier.

(Le mari se lève et va d’un pas alourdi vérifier sur Internet.)

GILLES (trouve vite l’info, son ordi reste toujours ouvert de nuit): Ah ben coudon! Ils ont éliminé les Golden Knights. C’était pas arrivé depuis 1993 !

MICHÈLE: Pis le 24 juin en plusse! Ça fait une belle St-Jean!

Même s’ils restent en banlieue de Toronto et encouragent les Maple Leafs, ils aiment bien le CH.

(MICHÈLE se précipite sur son ordi et tape avec entrain et ferveur, même si en temps normal le sport professionnel la laisse de marbre)

MICHÈLE (tape fiévreusement): Yé! Les Canadiens de Montréal ont éliminé les Golden Knights de Las Vegas!

MICHÈLE (tapant approximativement le chant des partisans): Nanana-naa, nanana-naa, hey-heeey, Good-b

*Son d’une ampoule électrique qui s’allume dans une tête*

(MICHÈLE se rappelle qu’elle a plein d’ami-es écrivain-es qui restent à Las Vegas et qui commentent son fil FB.)

MICHÈLE (à voix haute): Oupse!

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Up! (Une étude de mobilité sociale)

Non, je ne parle pas du sympathique film de Pixar, mais d’un documentaire original sur la mobilité sociale réalisé au cours de 56 ans par monsieur Michael Apted. Celui-ci suivra, entre 1964 et 2019, 14 jeunes Anglais, de 7 à 63 ans, et les interviewant à chaque 7 ans.

Les cloches de Londres (Photo de Tommy Milanese sur Pexels.com )

Le mythe

Vous connaissez cette belle légende du petit Dick Whittington, pauvre orphelin qui partait de Londres après avoir confié son chat à un capitaine marchand? Alors qu’il gravissait une colline, il croit entendre les cloches de Londres le rappeler:

Dick Whittington, Dick Whittington
Trois fois Lord-maire de Londres
tu deviendras

Et il appert que son chat s’était rendu fort utile pendant le voyage, en chassant les souris d’une royaume. Le capitaine rapporta une fortune au petit Dick.

Dans la vraie vie, Richard Whittington n’était pas d’une famille pauvre, mais n’étant pas l’aîné, s’en vint à Londres pour travailler dans une mercerie. Peu à peu, il fit des bonnes affaires et deviendrait Lord-Maire de Londre non pas pour trois, mais quatre termes. Il reste un personnage intéressant, qui contribua à des oeuvres charitables, construisit un hôpital qui existe encore aujourd’hui, un abri pour les pauvres, des fontaines et des toilettes publiques (en 1400, ce n’était pas du tout évident!)

Cela reste quand même un exemple légendaire de mobilité sociale ascendante. Ce à quoi nous rêvons tous: améliorer nos conditions de vie. Et, si on devient relativement riche, améliorer celles des gens autour de nous comme le fit Whittington.

Donc, en travaillant fort, on devrait se hisser au-dessus de nos conditions de départ. Vrai?

La mobilité sociale étudiée sur 56 ans

Revenons au documentaire de Michael Apted.

Ça donne une série d’épisodes où tu vois 14 personnes (assez variées pour l’époque!) vieillir devant toi, depuis les enfants qui ont des rêves, les adolescents qui espèrent, les adultes qui vivent les mutations sociales et les crises économiques (la privatisation sous Thatcher dans les années 1980, l’effondrement de la bulle de 2008 (= ouch!) Il va sans dire qu’on perd deux ou trois jeunes en cours de route.

“By following these Britons for 56 years, Apted’s Up series shone a unique and sometimes devastating light on how people’s fates are decided as much by social attitudes and class as by their character or grit.” Alissa Quart, auteure de l’article.

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Silence

Chandelle allumée, gracieuseté de Canva.com

En souvenir d’elles parties trop vite le 6 décembre 1989…

Particulièrment cette année, prenons soin les uns des autres pour faire reculer la détresse mentale.

Nos habitudes systémiques

Quelqu’un a dit « systémique »? Cachez ce mot que je ne saurais voir!

Comme pour le sexisme systémique, le racisme systémique est nié avec force, comme si admettre l’existence d’un problème fragilisait les gens qui ne vivent pas avec. Comme si toutes les actes de racisme, de haine envers les noirs, ou les Premières Nations, provenaient seulement d’une pomme pourrie qui contaminerait les autres (plutôt efficace, cette contagion!)

Les voix qui protestent le plus fort que le racisme systémique n’existe pas proviennent de gens qui ne vivent pas quotidiennement cette oppression. À tous ces discours qui dénoncent une « victimisation » par un problème qui n’existerait pas, je réponds:

« Occupez-vous donc de vos oignons! »
 
Si le problème n’existe pas sur votre radar, tant mieux pour vous! Pas besoin de manifester en criant que vous faites pitié!

Restez les bras croisés et laissez les autres aux prises avec de sérieux problèmes travailler à les résoudre. Mais non, on dirait que c’est plus important de se sentir immaculé et sans blâme que d’admettre l’existence d’une situation d’injustice.
 

Allergiques au mot « systémique »?

J’ai un truc pour vous: lâchez le mot « systémique » et remplacez-le par le mot « habituel ».

C’est la somme de nos petites mesquineries, de nos habitudes, qui s’incrustent dans le quotidien, qui se cimentent dans des institutions… et des systèmes! Ce sont nos habitudes de pensées, nos réflexes, nos jugements et nos commentaires sur Internet qui s’empilent et se reflètent dans l’application des lois.

Le racisme systémique a des effets très, très concrets: se faire tuer/blesser par
la police, être ignoré-e, subir du harcèlement, se faire « white-splainer » son problème… Se faire arrêter pour des riens, se faire mettre en joue (« FREEZE! » avec le klik-klik du cran de sûreté, ça fait peur en si-vous-plaît quand ça vous arrive.)*

Si le mot « systémique » vous fait si peur, remplacez-le par « habituel ». Ce sont
nos habitudes mentales qui érigent des murs…

Je propose cet article en anglais, qui explique très bien ce qu’est un racisme intégré dans un système, aux EU. “Why has incarcerating black Americans been so lucrative since the moment the Civil War ended?” (Oui c’est un statut FB, mais avec des références historiques.) Et concernant le crime de, simplement, être pauvre, cet article du magazine Forbes qu’on ne peut pas accuser d’excès de conscience sociale: “Poor Americans can spend weeks or months in jail simply because they can’t afford to pay the price of a fee, fine, or bond.”

( Pour donner un exemple concret de sexisme systémique : regardez les gens au pouvoir en Chine, ou en Russie, ou aux USA… Ou, mieux encore, allez compter les commentaires sous les articles du Devoir quand ces articles concernent les femmes ou les noirs. Que des hommes, et qui en ont trrrrès long à dire! C’est une écrasante majorité pour les rares femmes qui osent intervenir. On voit tout de suite une inégalité systématique… dans le temps libre dont on dispose! )
 

La tache de ketchup sur la cravate

 Si je dis: « t’as une tache de ketchup sur la cravate » ça ne veut pas dire que je n’aime pas les cravates! Il faut juste nettoyer la tache.

Si tu veux garder la tache, ou en montrer de la fierté, ou jouer les martyrs de la sainte cravate, c’est UN choix. Le choix d’ignorer la tache, de vous proclamer sans blâme, c’est celui d’ignorer les ennuis, le harcèlement que d’autres subissent pour le péché d’être différent de vous. Pour eux et elles, ce n’est plus du ketchup qui coule mais du sang, et de la confiance, une goutte à la fois.

Ça vaut pour le sexisme et les réflexes anti LGBT+. Les choix de sexe (aujourd’hui on peut changer!), de genre (on peut être non-binaire!) ou d’orientation sexuelle (ou non, on peut même être chaste!) sont comme des manteaux de différentes couleurs.

Sous le manteau, il y a des personnes, qui cherchent le bonheur autant que toi.

*

Pendant ce temps…

Les carpes asiatiques arrivent! Les carpes asiatiques arrivent!


Et pendant ce temps, les problèmes environnementaux ne laissent pas de répit.
Comme décrite dans mon roman Le projet Ithuriel de 2012, les carpes asiatiques poursuivent leur avance dans nos eaux, et tassent les espèces indigènes de la même façon que les arrivants blancs ont jadis « tassé » les nations autochtones. Les Premières Nations qu’on connait si mal. Cette méconnaissance favorise leur oppression systématisée, les violences envers les femmes autochtones qui laissent indifférent ceux qui siègent au sommet de la pyramide sociale.  Tiens, encore du systémique…

Il y a aussi des gens dans cette histoire d’anticipation sociale…

* Arrivé à yours truly autour de 1984. Debout sur le balcon de mes parents en soirée, braquée par trois agents. Il a fallu que je lève les mains très len-te-ment, et que j’explique que c’est moi qui les avais appelés pour un vol survenu chez des voisins (la vitre cassée, entrée par effraction très claire). Il faisait sombre. Je continue de penser que si j’avais eu la peau noire, je ne serais p’tête pas ici pour en parler…

La Covid et la pyramide!

Extrait d’un BD où apparaît une pyramide sociale…

Un petit virus de rien du tout nous rappelle les failles d’un système érigé sur des bases chambranlantes.

Ceux qui meurent au bas de la pyramide

On perd en ce moment de nombreuses bibliothèques, avec les personnes âgées, nos parents et grand-parents, mais aussi, comme d’habitude, les personnes qui manquent de moyens, pour se procurer de la protection, pour faire l’épicerie, pour se refraichir, et, aux État-Unis, pour se faire soigner!

Attention à vos choix de mots: ceux et celles de la génération des « Boomers » qui meurent sont en fait les plus vulnérables, les plus pauvres. Ce ne sont pas ces « Boomers » là qui ont détruit des milieux naturels et, par cupidité, ignoré la pollution, causé les conditions propices à l’éclosion de maladies, lesquelle ravageaient déjà les pays mal équipés bien avant l’arrivée du nouveau coronavirus.

On le voit aux Etats-Unis, qui compte plus de 100 000 morts. Pas grave, l’économie doit rouler! Et si des gens meurent, eh bien, on ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs.

Du moment que les oeufs ne soient pas nous.

Et malheureusement, aux yeux des très riches assis sur les fortunes accumulées sur les dos des millions de personnes appauvries (des spéculateurs ont fait des affaires d’or en 2008) la vie des pauvres n’a pas de valeur.

Ces pauvres qui remplissent les prisons parce qu’on a bouché leur avenir.

Ces pauvres au chômage, sans emploi… Ces personnes racisées. Ces immigrants sans protection.

S’ils disparaissaient? Ça ferait l’affaire de qui? Pensons-y.

Les fortunés ont déjà des grappes de professionnels surpayés à leur service, de politiciens à leurs pieds. Eux et leurs familles survivront très bien à l’épidémie.

D’ailleurs, ils font plus que survivre: les fortunes financent des protestations « spontanées » aux mesures de confinement, en sachant très bien que ces gestes – suivis par des ignorants vivant en vase clos et nourris d’informations toxiques – produiront encore plus de morts par contagion. C’est une purge, une « épuration » économique (pour ne pas dire ethnique) que ces fortunes ont en vue.

L’arrogance au sommet de la pyramide

AAu sommet de la pyramide...
Au sommet de la pyramide

Tous ceux qui considèrent que ça va bien comme cela ne changeons rien sont les gens assis au sommet de la pyramide.

Je pense à ces immenses fortunes qui dorment dans les paradis fiscaux… pendant que les pays et les populations en se saignent pour survivre. Pendant que les gouvernements et les citoyens se serrent la ceinture.

Très peu de cet argent accumulé ou carrément volé ruisselle hors des grappes de services de luxe agglutiné autour des fortunés. (Lesquels appellent encore à « moins de gouvernement » histoire de mieux plumer le reste de la population.)

Ce sont les fortunes qui ont intérêt à nous enfermer dans des cages de perception, une vision de l’univers qui perpétue l’image fausse d’une concurrence fair, un monde où tous partent avec les mêmes chances, et que seul le talent départage les fortunés des autres. Un monde où tout s’achète y compris la santé

Ben non.

Et eux-elles le savent très bien, même si aucune-e ne se perçoit comme nuisible. Ben non, vous êtes tellement gentils d’accorder des salaires de misère à des travailleurs qui dépendent de vous pour nourrir leurs familles…

Et cette pyramide, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ses flancs deviennent de plus en plus raides, à pic. Le beau modèle théorique du ruissellement, où la fortune des riches se répartirait comme une fontaine où l’eau quitte les hauts plateaux pour aboutir au plus grand bassin en bas, n’existe pas.

On voudrait bien que le capitalisme engendre une transition graduelle, une pyramide aplatie avec ce que les gens appellent encore la « classe moyenne ». Or, cette classe moyenne s’érode. Et non, ce ne sont pas les vilains communissses, mais les grandes entreprises avec leurs congés fiscaux qui en affaiblissant les services essentiels, ont produit cette situation où des gouvernements peinent à aider leur population.

Sortir de la pyramide?

J’ai toujours vécu avec peu.

Je vis dans une maison avec un jardin. Mais auparavant, j’ai vécu des années dans une chambre, puis dans un appartement sans balcon, puis un appartement avec un balcon dans un quartier avec des usines qui fonctionnaient 7 jours par semaine. Le matin, une fine poussière rouge se déposait sur nos balcons.

Et je courais les ventes de garage pour presque tous mes besoins.

Les ventes de garage!

Et je les cours encore, gardant mes sous pour des investissement ou dépenses durables! Le fait que des gens possèdent plus d’objets, de beaux terrains que moi ne me dérange pas.

C’est la misère qu’ils causent qui m’agace, quand les riches s’arrangent en toute légalité pour empêcher les moins nantis d’améliorer leurs conditions de vie. Exemple pratique: les déserts alimentaires, ou quand des fruits coûtent plus cher que des chips, ou bien la méga épicerie est tellement éloignée que ça oblige à conduire en voiture pour s’y rendre.

Pour bien vivre, chaque personne et famille a besoin d’une base matérielle: nourriture, à cultiver, vêtements à produire, et toute notre belle technologie qui je l’espère, devient recyclable.

Et ce vilain communisme qui fait si peur n’est pas pratiqué au sein de toute famille? La mise en commun des ressources pour élever les enfants, pour offrir une bonnes conditions de vie au plus grand nombre de personnes n’a rien à voir avec des gouvernements autoritaires qui écrasent leur opposition.

Oui, on a un tsar en Russie, et un Baron Harkonnen aux USA. Et, pourquoi pas, un Empereur en Chine. Tous aussi autoritaires, aussi abusifs les uns que les autres, malgré leurs systèmes politiques différents.

C’est pour ça qu’il faut sortir de la pyramide. (Et c’est aussi difficile que dans cette scène du film Astérix et Cléopâtre!)

L’argent est comme de l’eau, ça doit circuler.

Il faut voir la richesse comme un barrage qui retient les eaux (et dont l’énergie produite ne favorise qu’eux. La qualité de vie est menacée par cette concentration. Quand l’eau stagne, elle devient imbuvable. Dans un monde plus convivial, les échanges se font et l’eau circule!

Je pense à ces fortunes qui dorment dans les paradis fiscaux… pendant que les pays et les populations en arrachent.

Recettes pour sortir en douceur la pyramide

Pendant et après la COVID-19, il va falloir se débrouiller et s’entraider entre provinces, ou entre pays souverains, pour contrer la bêtise tonitruante qui avance fièrement vers le gouffre en fermant les yeux.

Il y aura des changements d’attitude et d’habitudes à négocier. Et de vocabulaire.

Pour changer de modèle de société, il faut changer le vocabulaire économique habituel.

Démonstration: combien vendez-vous votre sourire à votre enfant?

Quoi, vous le donnez?

L’économie n’est que la trace matérielle de nos vies

Moins manger de viande serait un bon début pour éliminer l’économie mortifère. J’ai pris la décision de devenir végétarienne en 1974, après que des fermiers à bout de ressources aient tiré 300 vaches. Je vois encore le fossé avec tous ces corps. Là, ce sont des millions de porcs et de poulets qui sont éliminés parce que les abattoirs ont fermé (trop de Covid-19 parmi le personnel).

Changer notre consommation en général serait un autre pas. Surtout le plastique, qui pourrait être produit à base de plantes sur une grande échelle. Et biodégradable…

Un monde plus écologique sera-t-il plus égalitaire? La pyramide sera-t-elle plus agréable à grimper?

Tant qu’on vénère la richesse comme premier critère de réussite sociale, non.

Mais en créant des histoires et des sociétés et des mots nouveaux, on arrivera à un monde plus convivial!

Mon bonheur de lire

TL;DR: L’économie n’est que la trace matérielle de nos vies. Elle n’est pas la vie.

La Covid qui fait le vide (jeux de mot facile, réalité pénible)

Michèle se lavant les mains en gardant un œil méfiant sur le microbe de la COVID-19

Le rouleau compresseur de la vie nous passe dessus, collectivement. Au moment où j’écris, le nombre de cas dans le monde a dépassé le million. 

Je salue mes fans fantastiques et quarantinés! 

Conférence en pleine frousse

Le 12 mars dernier, j’ai donné une conférence en pleine frousse (j’aurais préféré dire « en pleine brousse »)! 

Ma conférence à la bibliothèque de Yorkville a été affectée par la pandémie. La salle comptait autant de chaises vides que dans la pièce de Ionesco (Les chaises).

En cette veille de quarantaine, les personnes qui se sont déplacées pour m’entendre parler de science fiction avaient pris leurs précautions. Pas de poignée de main ou de becs chaleureux! Heureusement, la conférence a été enregistrée grâce aux bons offices de CHOQ FM et de Guillaume Lorin, que je remercie. J’ai partagé ma vision de la SF dans deux entrevues, une en français pour CHOQ-FM, et une en anglais, à paraître dans un prochain numéro du magazine Luna Station Quaterly.

En sortant de la bibliothèque de Yorkville, les rues étaient vides de passants, anormal pour un jeudi soir. 

La Covid qui fait le vide dans les familles

Non contente de faire le vide dans les rues, la Covid-19 a séparé bien des familles. Je ne verrai pas ma mère pour son 93ème anniversaire en avril. Sa résidence est en quarantaine.

Je rappelle aux esprits vides, ceux qui balaient les « vieux » du revers de leur main productive, que ce sont autant de bibliothèques humaines qui brûlent, quand on les perd. Surtour dans des conditions où les proches ne peuvent se réunir pour un dernier adieu.

Au moment où j’écris ces lignes, le nombre de cas a dépassé le million de personnes affectées dans le monde.  

Des lourdes pertes 

Il n’y a pas que la COVID19 qui fait le vide.

J’ai perdu mon éditeur, Michel Lavoie, toujours accueillant dans les salons. Voici un portrait-souvenir avec un éditeur heureux, photo prise par mon mari lors de la remise des prix Trillium 2013 où un de mes livres de Vents d’Ouest était finaliste. Michel avait été enchanté de cette expérience, car le CAO traite les finalistes avec autant d’honneurs que les lauréats.

Ça fait un petit crouche au fond du cœur, car je planchais sur une autre histoire après Le gant, mais je n’arrivais pas à l’avancer. La dernière fois que j’ai vu Michel était en 2018. (Portrait-souvenir avec éditeur heureux.) Deux semaines plus tard: la maison d’édition Vents d’Ouest qu’il dirigeait ferme ses portes. Trois autres de mes romans jeunesse se retrouvent donc orphelins. Désormais, je n’ai que mes livres d’Échofictions et mon roman chez David qui sont encore actifs sur le marché.  

Ce n’est pas la seule maison qui s’éteint faute de succession. Les éditions Vermillon, malgré leurs succès, sont en difficulté. Le décès d’un des fondateurs, Jacques flamand, et l’âge de Monique Bertoli ont affecté la maison, et il n’y a pas eu de relève qui s’est manifestée.

Un autre cas similaire, l’excellente maison des éditions Phoenix, dont le fondateur a passé le flambeau (la maison a été rachetée par une autre). Je croisais souvent Viateur et Liliane dans les salons du livre. Ça pose tout le problème de la relève dans le monde de l’édition. Et de la difficulté d’être un éditeur littéraire, sans être « soutenu » (backé) par une grande fortune.

Et des anthologies auxquelles j’avais vendu des nouvelles ont retardé indéfiniment leurs publication, ou y ont renoncé. L’épidémie frappe le milieu littéraire, forçant des éditeurs à retarder la sortie de livres.

La pandémie, facteur de régression? 

Le Covid a aussi fait le vide des acquis sociaux. L’indifférence des politiciens face à l’épidémie qui frappait la province de Hubei en Chine en décembre, et culminait en janvier, s’est vite évaporée quand des pays occidentaux y ont goûté. Tant que cela frappait des gens lointains d’une autre culture, basta

Les États-Unis ont nié autant qu’ils ont pu, comme d’habitude, jusqu’à ce que la mort frappe à New-York. Des États en profitent pour passer le rouleau compresseur sur les acquis des femmes confinées; les anti-vaccins vont enfin pouvoir vérifier par l’expérience si leur position morale repose sur des bases réelles.  

En Inde, les plus pauvres familles, confinées dans des appartement surpeuplés et dépourvues de réfrigérateurs, risquent  de mourir de faim avant de mourir par manque de soins. Eux vont être plus mal pris que nous, qui avons accès à des maisons et des espaces plus grands, des soins médicaux, des cours arrière, des parcs (pour le moment, en Ontario). Et les plus pauvres, les itinérant-es, les Premières Nations isolées loin des hopitaux vont en arracher aussi. 

Il y a des tonnes d’éditoriaux et de chroniques sur les effets négatifs de la pandémie et sur ce qu’un tel événement fait ressortir chez nous. Je ne veux pas les répéter sur cette page d’écrivaine, mais il y a des changements. 

La pandémie, facteur de progression 

Pour ne pas rester collés sur la courbe, je recommande le journal indépendant The Guardian pour des reportages empreints de lucidité et d’espoir. On a besoin des deux! 

En faisant nos sorties régulières, j’ai observé un rapprochement entre les gens, qui, tout en gardant les distances, se saluent. Tous les voisins de ma rue se parlent plus que jamais. Du moins, après deux semaines. Je donne des conseils pour émonder un pommier, car j’en prépare un pour l’automne. 

La consommation, elle diminue pour se réduire à l’essentiel. Et beaucoup de gens et d’entreprise découverent les vertus (et les petits désagréments) du télétravail. La pollution dans l’air baisse, grâce à la quarantaine. Par la suite, quels changements resteront? Je pense que beaucoup prendont goût au télétravail.  

De la lecture pour s’évader de l’ennui 

Pour aider à patienter, j’ai mis mes livres chez Echofictions à 99 sous sur Amazon et Smashwords. C’est peu, mais en ce moment, c’est le mieux que je puisse faire. Donner des histoires pour aider les quarantinés à s’évader!  

Pour aider à patienter, j’ai mis mes livres chez Echofictions à 99 sous sur Amazon et Smashwords. C’est peu mais en l’absence d’un travail essentiel, c’est le mieux que je puisse faire. Donner des histoires pour aider les quarantinés à s’évader!

Conseils et consignes!

Suivez les consignes (même si vous n’êtes pas suiveux!) car une pandémie requiert un effort constant, et concerté. 

1- se savonner les mains 20 secondes au moins, donc en réalité avec mouiller et rincer, je prends au moins 30 secondes. 

2-Tousser dans son coude

3- se tenir à 2 m des personnes croisées sur le trottoirs. 

aux quels j’ajoute : 

4- Sortir dehors une fois par jour

5- Ne pas capoter en regardant les cartes de propagation du Covid-19 (sauf si vous êtes géographe et que la projection de Mercator vous tombe sur les nerfs.) 

J’en profite pour saluer mes fans fantastiques et quarantinés!

Le temps qu’il fait, qu’il fera…

À l’époque de la publication de ce roman, en 1973, on parlait ouvertement de la pollution et de ses impacts…

Pendant que l’Australie brûle et que les politiciens continuent de pérorer avec un bandeau cousu de dollars sur les yeux, on annonce un petit 413.09 ppm CO2 (mesure du carbone atmosphérique à Mauna Laua.)

Les ppm (parties par million) est une mesure du taux de carbone (CO2) dans l’air. Autrement dit, une mesure de la pollution,une gracieuseté du journal The Guardian.

Avant l’ère industrielle, quand les promoteurs étaient encore innocents au sujet de l’environnement (après avoir décimé/dépossédé les premières nations), ce pourcentage se situait autour de 280 ppm.

315 ppm en 1958

350 ppm en 1986 – oui, c’est le pourcentage limite qu’on ne souhaite pas dépasser.

400 ppm en 2013

413.09 ppm aujourd’hui…

Mentalité à tiroirs : Climat et pollution ne sont pas séparés

Les changements climatiques et la pollution ne sont pas des tiroirs séparés! Lien vers cet article plus long publié ici en 2011. Ecrit en réponse à tous ces soi-disant économistes qui clament que le climat est une religion (mais ils ouvrent le parapluie quand il pleut et enfilent leurs bottes quand il neige…).

C’est dire que la Savante folle va désormais ajouter à son site cette mesure.

Pour finir, un site bien illustré ici. Et un autre ici pour des graphiques