Les prix Trillium sont administrés par Ontario Creates / Ontario Créatif. Cette fois-ci, c’est mon dernier roman de science fiction jeunesse chez David, Le secret de Paloma, qui s’est distingué!
La dernière fois, c’était en 2013 pour Mica, fille de Transyl, un roman de SF à saveur nocturne, publié par Vents d’Ouest. Feu mon éditeur, Michel Lavoie, invité à la cérémonie, avait voyagé depuis Gatineau. Il était tellement fier, même si le roman de science fiction est resté finaliste (tout comme en 2009 pour La quête de Chaaas, qui fut finaliste à d’autres prix littéraires).
Il y a eu auparavant des romans de SF remarquables présents aux Prix Trillium, comme Terre des Autres (Alire), par Sylvie Bérard.
Ça fait toujours plaisir de savoir que la constance de la jardinière, la persévérance est soulignée. L’art de raconter des histories s’améliore sans cesse quand on n’arrête pas d’écrire.
On a dans nos tête cette image d’un être solitaire qui gribouille sur des centaines de feuilles, dont plusieurs remplissent des paniers, avant d’envoyer une enveloppe à des maisons d’édition qui vont (ou non) les publier et les distribuer en librairie…
Les temps ont changé, les feuilles blanches ont muté en écrans tout aussi blancs, et les sirènes des médias sociaux amènent plusieurs d’entre nous à quitter leur solitude pour claironner leurs réalisations. Le proverbe qui disait que « la qualité parle d’elle-même » n’avait pas été pensé pour une ère où on voit 10 millions d’ouvrages en vente sur une seule plateforme. La qualité est là, mais enterrée sous des millions de mots-clefs semblables (et souvent mensongers, en passant).
Hélas, les algorithmes des médias sociaux forcent plusieurs écrivain-es autoédités à acheter de la publicité, juste pour que leurs contacts puissent les voir. Ce n’est pas un chemin que j’ai choisi pour une carrière à long terme.
Pour la découvrabilité !
Beaucoup d’écrivains indépendants recourent aux campagnes de financement à la source (crowdfunding) pour faire découvrir leur créations, et ce, bien avant le succès foudroyant d’un écrivain de fantasy (Brandon Sanderson, qui avait bâti depuis longtemps sa base de fans). Un aspect très pratique est que notre œuvre gagne de nouveaux adeptes, dans la catégorie publication/fiction. J’ai moi-même soutenu plusieurs campagnes, sur Ulule, Go Fund Me, IndieGogo, et Kickstarter bien sûr.
J’ai ainsi découvert de formidables auteurs et autrices dont je suis désormais la carrière, grâce à leurs campagnes.
Et maintenant c’est à mon tour !
Description du projet
Maîtresse des vents, présente un univers riche peuplé de personnages attachants. Suivez la jeune Adalou qui doit surmonter l’opposition de sa famille et de rivales adeptes de cerf-volant, mais aussi ses limites biologiques, pour conquérir sa place au soleil.
Cette bande dessinée vous déracinera du quotidien pour vous emporter dans une civilisation si originale que vous en dévorerez toutes les pages avant de l’offrir ! Les amateurs de SF vont savourer ce récit se déroulant dans une civilisation avancée de super-jardiniers!
Pour en savoir plus sur le roman graphique, voici des infos sur la version anglaise de Maîtresse des vent!
Age: tous âges Pages: 92 en tons de gris
Rendez-vous avec ma première campagne de financement!
Le Salon du livre de Toronto persiste et signe! Son thème est Lettre à la Terre, qui sera conjugué par des auteurs, poètes et slameurs. Sur l’affiche, j’ai ajouté un slogan pour souligner le 30e anniversaire du Salon.
Je n’oublierai pas la gentillesse de Christine Dumitriu-van-Saanen, géologue de formation, qui m’a trouvé à la dernière semaine une petite place dans la programmation du Salon, qui avait alors lieu au grand centre de congrès sur Front st. en 2004. C’était le tout premier pour moi.
Le Salon du livre de Toronto est collé sur celui de l’Outaouais sur le calendrier. Donc, peu de temps pour célébrer la joie de retrouver des ami-es auteurs que je n’avais pas vus depuis longtemps. Je suis dans les boîtes jusqu’au cou…
Où et quand?
QUAND: Vendredi 3 mars au dimanche 5 mars, .
OÙ: à l’Université de l’Ontario Français (UOF) au 9, Lower Jarvis, Toronto.
HEURES: de 9 h à 21h30 vendredi et samedi, et 9h30 à 16h le dimanche
La salle de présentation des livres ouvre dès 9h (9h30 dimanche), et vous pourrez m’y rencontrer. Maintenant que j’ai plus de 50 livres à mon active (en comptant les BD, les romans, les publications…), ça vaut la peine de trouver des lecteurs pour eux en les regroupant sur une table généreuse!
La Savante folle à la rescousse de la Ceinture Verte (La Greenbelt), cette bande de terre agricoles, de forêt naturelle, de rivières et de terres humides qui entoure la grande région de Toronto! Le gouvernement Ford veut laisser des promoteurs faire main basse sur des terres agricoles qui seront perdues sous les bungalows de l’étalement urbain.
La manifestation s’est déroulée au centre-ville de Toronto, ce qui a obligé la Savante folle à une heure et demie de transit depuis Mississauga. (Ce qui lui permit de s’émerveiller des changement, car le terminus d’autobus GO super-dangereux et pas facile d’accès a été déplacé dans un lieu plus sécuritaire, lié à la station Union.)
C’était la première manifestation de la Savante folle depuis des années, la dernière étant sous le gouvernement Harper pour protéger la Science et les Lacs Expérimentaux en 2012, et longtemps avant à Montréal, pour protéger Radio-Canada.
Nous étions environ 300 à piqueter devant l’hotel Sheraton sur Queen, où se tenait un réunion de politiciens municipaux de la région. Plusieurs de ces villes seraient négativement affectées par cette décision de serrer la ceinture verte. Les manifestants au-dessus et dessous m’ont donné la permission de partager leurs visages et leurs pancartes.
Et la solution au problème de manque de logement n’est pas un choix binaire entre couper des forêts ou laisser des gens sans logis. Car qui dit étalement urbain dit plus d’autoroutes pour s’y rendre, plus de développement de maisons unifamiliales reliées au réseau d’aqueduc, plus d’eaux usées, et des banlieues qui dévorent l’espace. Car qui dit que le ou la successeur-e de M. Ford ne va pas aussi gruger dans la même ceinture?
Ci-dessous, The Green Belt Giant, une caricature géniale de Graeme McKay mise en panneau.
L’étalement de banlieues n’est pas une solution viable à long terme. D’autres façons de vivre en harmonie avec le milieu naturel existent. Des expérimentations urbaines intègrent des habitations plus écologiques, où les gens vivent plus proches les uns des autres avec des services essentiels à distance de marche. Je réitère ici l’importance, capitale pour moi, de conserver nos ressources agricoles près de nous, plutôt que de devoir importer toute notre nourriture!
Et dans la ville même? D’immenses vides sont laissé par des usines déménagées et des centres d’achats abandonnés, que je vois quand je prends le train. Beaucoup de spéculateurs achètent des maisons qu’ils laissent vides pour des mois ou des années avant de les revendre. Beaucoup de maisons du centre-ville se détériorent.
Ci-dessus, deux maisons abandonnées depuis au moins un an, que j’ai photographiées, en plein centre-ville. Celle de droite est une catastrophe qui attend depuis X années le pic des démolisseurs. Celle de gauche est passable. Évidemment, la spéculation les a rendues hors de prix pour les Torontois moyens…
Michèle tenant le côté en français de sa pancarte.
Cette pancarte de mon cru, dessinée le matin même, a attiré les médias. Ce qui a permis à la Savante folle de donner deux entrevue-minutes à Radio-Canada! La gentille dame du réseau anglais de CBC a capté les explications (forcément courtes!) dans les deux langues, pour les collègues du réseau français. Ce qui a permis, je l’apprendrais plus tard, de diffuser mes quelques mots aux bulletins radiophoniques et télévisuels de Radio-Canada, à la grandeur du pays!
Bref, la manifestation s’est bien déroulée, plusieurs maires et conseillers municipaux ont pris la parole pour dénoncer le projet de loi 23 qui charcuterait un morceau de la Greenbelt, ainsi que Mike Schreiner, le seul élu du Parti vert de l’Ontario.
Enfin, après que tout le monde se soit dispersé, ce déplacement en ville m’a aussi permis de déposer mes BD de Mistress of the Winds à la Librairie The Beguiling, qui fait une belle place aux BD indépendantes. Merci donc!
Je vous souhaite une année 2023 remplie de tout ce dont vous avez besoin, en se souvenant qu’avec la santé et un minimum de biens, on a tout ce qu’il faut pour trouver le bonheur.
Pour les artistes, beaucoup d’inspiration et de persévérance malgré les difficultés et les jugements négatifs.
Pour les gens qui vivent sous les bombes ou les menaces, je ne souhaite pas de courage car ils et elles en ont déjà, mais du cœur à l’ouvrage, et des coups de main du monde entier pour reconstruire la confiance!
Pour les femmes, le contrôle complet de leur corps et de leur reproduction. Le respect, la sécurité, la solidarité, la liberté de choisir sa vie et son milieu.
Pour la planète et tous ses habitants, puissions nous réapprendre la convivialité, et pratiquer un art de vivre qui s’éloigne du consumérisme, de l’obsolescence programmée, de l’étalement urbain, de la croissance à tout prix.
Compassion, créativité, empathie nourrissent les racines de la paix. Que les religions créent des liens entre les gens et non des barrières.
Dans tout salon du livre, il y a toujours 10-12 auteurs incontournables et 2000 autres, ahem…. contournés!
Si vous voyez un-e auteur-e seul-e à sa table, prenez le temps de leur parler un peu! Même si vous n’achetez pas son livre vous pouvez diriger un-e ami-e vers sa table. (Et, de grâce, ne lui souhaitez pas « bonne chance » en fuyant!)
Venez me faire un petit coucou jeudi, samedi et dimanche, alors que je signerai mon dernier roman « Le secret de Paloma« au kiosque du REFC – 805
« I’ll Be Moon for Christmas », une nouvelle de science fiction dure-à-croquer-mais-avec-du-cœur, vient de sortir dans le ASIMOV’s des fêtes, le numéro de novembre-décembre. C’est ma 4e nouvelle dans ce magazine de science-fiction, et oui ça donne envie de fredonner la mélodie de cette impérissable chanson.
Ne cherchez pas mon nom sur la couverture, mais je suis bel et bien dedans! En compagnie d’auteurs comme K.K. Rusch et Ray Nadler, dont j’ai pu apprécier les histoires dans d’autres numéros!
Entre deux Salons, je cours et je m’enfarge les doigts dans les courriels ! (Pexel / Crédits: Olga Shestakova)
Entre deux Salons du livre, celui de Toronto en personne qui fut un beau cadeau, car j’y rencontrais mes auteur-es favorites, et des collègues que je n’avais pas vu depuis si longtemps! Nancy Vickers, Marguerite Andersen, Claudette Gravel, Janine Messadié, Paul Savoie, Gabriel Osson, Aristote Kavungu, Melchior m’Bonimpa…
Beaucoup de livres à lire, car ce sont nous les écrivains qui achetons le plus dans les Salons! Et on a eu de la belle visite de Robin Doucet, du directeur du Salon du livre de Rimouski, qui tient un Salon bien dynamique.
Robin Doucet, à droite, du directeur du Salon du livre de Rimouski.
Et le prochain Salon du livre de Sudbury, une géographie si spéciale, un endroit qui m’a tellement manqué depuis la dernière fois! J’aime beaucoup le Nord de l’Ontario et ses forêts de fiers conifères. La route vers Sudbury le gouffre de la Rivière aux Français. C’est pour moi un rite de passage que de m’y arrêter et de visiter le petit pont piétonnier.
Tout cela pour dire que la technologie me rattrape, et que toutes ces photos du Salon de Toronto n’ont pas encore été téléchargées et nommées! Et là, je les cherche, elles sont quelques part sur mon disque dur…. Bon, je viens d’en retrouver!
Il y a d’autres photos, mais je demande la permission des personnes concernées et je ne les ai pas obtenues encore.
Ma table au tout début du Salon. Avec une belle offre de livres variés!
Le Salon de Toronto a repris en personne dans les locaux de l’Université francaise de Toronto. Il va de soi que l’Ukraine injustement attaquée fut à l’honneur. Plusieurs d’entre nous portions du bleu et jaune pour souligner notre appui. Le salon très coloré avait d’Aileurs choisi comme présidente d’honneur une écrivaine d’origine ukrainienne, Anastasia Baczynskyj, présidente de UNF Toronto Rare Book Collection, qui a raconté comment elle a sauvé des livres anciens d’un sous-sol pour leur redonner une seconde vie.
En se déplaçant, le Salon comptait moins d’exposants, mais ma compagnie Échofictions y était, offrant pas moins de 40 titres, mes romans publiés sauf ceux chez David, mes livres courts chez Échofictions, mes BD… Aussi, un plus petit salon
Ce fut un plaisir de rencontrer des lecteurs en personne. La programmation n’imposait pas de choix entre deux conférences, et cela permettait aux visiteurs de se promener entre les exposants. L’université francophone de l’Ontario est très, très bien équipée et moderne.
Un merci tout particulier aux personnes qui se sont déplacées au Salon du livre de Toronto qui se tenait les 19 et 20 mars dernier. Ça faisait deux ans que je n’avais pu saluer mes lecteurs et lectrices, et placoter un peu avec les adultes et les jeunes. J’ai pu donner un court atelier sur la crème glacée littéraire.
Andréa Haddad a joué d’un bizarre instrument pour les danses appelées des bourrées (des « danses carrés » de Bourgogne) elle invite les jeunes à connaître davantage les instruments traditionnels, de l’accordéon aux cuillères en passant par l’épinette des Vosges et la vielle à roue de France. Njacko Backo s’est fait initier à la musique par les anciens de son village du Cameroun. Il invite les jeunes à découvrir la batterie (toum et kak), le kalimba (piano à pouce) et une harpe africaine appelée zaa koua.
Makhena Rankin-Guérin, danseuse de cerceau, passionnée par sa culture à la fois crie, algonquine et mohawk et par la danse ancestrale, présente la danse du cerceau. (Ma photo n’est pas terrible).
Samedi soir, le spectacle de Natacha Kanapé Fontaine nous a fait entendre une voix et une musique bien dépaysante, d’union avec la nature. Je pense que la rencontre de l’art et des lettres, à cette petite échelle, a fait du bien au moral!
Un autre beau moment, c’est un petit mot de gratitude envers Marguerite Andersen, qui à 97 ans est notre doyenne des écrivains franco-ontariens. Je me souviens d’une présentation sur l’écriture d’une nouvelle, qui était pour moi une montagne escarpée infranchissable, et que ses explications ont transformée en douce colline! J’ai écrit beaucoup plus par la suite.
Dimanche, lancement de la semaine de la francophonie. Michèle qui a l’air d’avaler le micro en lisant un extrait de Monarque des glaces, mais il fallait que je me tienne proche pour que le son porte! Photo prise par le bon mari Gilles GagnonDimanche, hommage à Marguerite Andersen. Janine Messadié, lauréate du prix Alain-Thomas, lisant un extrait pour Marguerite Andersen (à gauche), notre talentueuse doyenne de la littérature franco-ontarienne à 97 ans. Dimanche le 20 mars. Photo de Gilles.
Dimanche: Marguerite Andersen et la toujours colorées et distinguée Claudette Gravel, que j’ai découverte comme animatrice radio avant de savoir qu’elle écrivait aussi! Photo prise par Nancy Vickers, que je remercie! Chacune son tour: Nancy Vickers qui nous offre un témoignage bouleversant. J’en suis encore retournée. Photo prise par Claudette Gravel.
La Savante folle près d’une peinture spéciale que les auteurs ont signée, pour un pays dont on connaît la position géographique… et le courage! Il faut croire que mes couleurs étaient de circonstance!
Des petits achats
Un auteur, ça ne fait que que signer, ça achète aussi!
Nancy Vickers, Capharnaum, parce que le titre me rappelle mes vente de garage… C’est aussi une amie et on garde le contact.
Gabriel Osson, Le jour se lèvera, récit historique en Haiti, un événement auquel il a assisté, enfant.
Michel Jean, Kukom, la vie d’une jeune femme en communaté innue
Janine Messadié, Lettre à Tahar Ben Jelloun
Véronique Sylvain, Premier Quart, poèmes
Il y a eu d’autres photos mais je n’ai pas toutes les permissions, et ça prend du temps pour les y mettre. Pardonnez-moi chers ami-e-s de la plume! C’est l’éternel dilemme, lire ou écrire.
Je reprends ce dessin dans la mauvaise saison, mais il rend bien le sentiment.
Je ne sais pas ce qui arrive, mais voilà que la fin février et le début mars ont déclenché un feu roulant de bonnes nouvelles pour mes créations (mais pas, hélas, pour les Ukrainiens, et aussi le peuple russe qu’on garde dans nos pensées).
Le secret de Paloma est finaliste au Prix Alain Thomas du Salon du livre de Toronto. Le salon se tient en présentiel les 19 et 20 mars 2022. (Le prix est l’ancien Prix Christine Dumetriu Van-Saanen, mais on a perdu Alain, ce dévoué travailleur, en 2020.)
Je viens de publier un livre chez Échofictions, Safe Harbor. Pour en savoir plus!
Avertissement à mes fans, ce N’est PAS de la SF ! Mais une ‘éco-fiction’ avec à la base un problème écologique et humain, située dans un village côtier. Et qui raconte une belle amitié entre deux femmes qui ont chacune perdu un être cher. Dédicacé à ma mère, Thérèse Laframboise née Lorrain, qui a grandi au bord du fleuve et aime beaucoup les ports de pêche.
Et, tout frais de la veille, une deuxième nouvelle de SF acceptée chez Analog ! Le contrat est en route…
Mais non, personne ne veut envahir les 17 millions de km de la Russie, surtout pas l’Ukraine! Prétexte, encore, pour le nouveau « Tsar » qui veut mettre la main sur cette prospérité.
Comme on voit tout cela de très loin, j’ai fait l’exercice d’imaginer notre maison, avec tous ses avantages, après des bombardements. Sans être matérialiste, la destruction des logements déracine de force des gens. Je pense aux gens de Kiyv (Kiev) et des autres villes que le Tsar veut mettre à sa botte.
Ces dessins datent de 2008, réalisés lors d’un autre bombardement. Mais ce que subit l’Ukraine semble faire revenir les cauchemars de la 2e guerre mondiale.
Après bombardements. Comme la Covid, on va être pogné avec ces dictateurs (car le Tsar n’est pas seul) pour des années, et seuls les marchands de canons y trouveront leur profits.
Il faut réfléchir à d’autres façon d’être prospères, et comment partager cette prospérité, non du haut vers le bas, mais au niveau des pâquerettes. Ca nous prend un bon réseau racinaire.
C’était la Savante folle qui ne peut rester indifférente.
Ça faisait trois ans que je n’avais pas couru 21.1 kilomètres… eh bien, ce fut chose virtuelle faite ce lundi, jour férié en Ontario (congé de la famille). Merci!
Et c’était pour le Hypothermic Half , en course virtuelle. Je m’y étais inscrite en retard, mais j’avais jusqu’à la fin du mois de février pour le courir. Hélas, le mauvais temps m’a fait repousser de deux jours. J’avais prévu courir dans mon quartier samedi, mais une grosse tempête de neige peu déblayée, puis les sautes d’humeur de la météo qui passe du très froid au fondant (et la ville qui n’avait pas déblayé ma rue) m’ont convaincue de repousser cette échéance.
De ma fenêtre, je regardais avec inquiétude ma rue couverte de « corduroys » de glace et de sloche, pire encore pour mes souliers de course. Parce que courir avec les pieds mouillés, ça passe en été, mais pas en base de 0 degrés!
Enfin, lundi à 10h30 AM par moins 2 C, jugeant que le soleil aurait dégagé ma route, j’en file mon beau ensemble de course vert et me lance. Après avoir prévenu mes hommes qui sont retournés jouer à l’ordi. J’ai aussi lancé que ça me prendre au moins deux heures quarante-cinq.
Les deux premiers kilomètres ont été une adaptation, et de fréquents changements de cap car oh, horreur, le dégagement des trottoirs variait selon les voisins, de parfaite sec à patinoire irrégulière, à patinoire invisible (zzzoup!) et à grosse flaque d’eau (glace exposée au soleil juste à côté de la patinoire invisible).
Un danger réel en toute saison!
Au cours de l’heure suivante, je choisis une grande artère où les trottoirs bénéficiaient de la munificence municipale pour le dégagement. Hélas, les deux bandes de neige glacées et noircies sur chaque côté, elles, ont bien apprécié le soleil, et transformé ma piste de course en peau de zèbre, les filets d’eau et plages sèches s’alternant. Ce qui me force à sauter souvent, ou à contourner, où bien à –ô horreur– courir DANS LA RUE à contre sens.
Tiens, justement, alors que je cours sur une surface parfaite, profitant de l’absence de complète de circulation, voilà-t-y pas un autobus qui apparaît sur l’horizon, suivant l’horaire de jour férié. Il est encore à 1 km, mais il roule, promettant un face-à-parebrise douloureux!
Les petits objets qui semblent tomber de mes mains sont des masques jetés par des passants…
En été, un petit bond de côté suffirait à me mettre en sécurité sur le trottoir. Hélas, un long saucisson de neige dégueu de trois pieds de hauteur empêche cette habile manœuvre. Je me mets donc à courir plus vite, vite! Je ne sauterai dans la masse amorphe de neige noire et mouillée qu’en cas de dernier recours!
Enfin, j’atteins le coin libre d’encombrement bien avant l’autobus, qui avait quand même avancé de 500 m. Je me promets ensuite de rester dans les petites rues résidentielles pleines de glace en cours de fonte, de sloche et de mares.
Au 10e kilomètre, mes genoux, qui étaient habitués à mes courses de 5 km, se sont aperçus qu’on (on=le cerveau fumant de Michèle) leur en demandait un peu trop et on protesté avec diplomatie. C’est à dire, avec un peu de tiraillement du muscle au-dessus de la rotule.
Puis, au 12e kilomètre, un besoin naturel me force à re passer par la maison, où je m’aperçois que ce n’était pas clair pour le mari qui se préparait a faire des crêpes pour le dîner. Oupse! Il m’en reste encore neuf à tirer! Bref, je perds au moins 5 minutes car, comme dans les vraies courses, on n’arrête pas le temps.
Enfin. Au moment de repasser le seuil, oh, re-horreur, je vois que ma fidèle Garmin, elle, a décidé que 5 minutes c’était trop, ou bien j’ai dû peser sur un piton que j’aurais pas dû). Bref, à 12.39 km. Tant pis, je repars immédiatement une nouvelle course enregistrée.
Mes jambes me suivent sans trop de problème jusqu’au kilomètres 15 (en fait, le 3e kilomètre du deuxième segment) où je décide de profiter du grrrrrrrand stationnement du centre d’achats vide à cause du jour férié. Seul le dépanneur 24 h est ouvert.
Douleur dans le gros stationnement vide!
Et là, les jambes suivent, mais les cuisses se joignent aux genoux pour ralentir. Je tente quand même de forcer l’allure, mon petit cœur m’envoie une couple de discrets poutoums. Et comme tous les contes et la sagesse populaire disent qu’il faut toujours écouter son cœur, ben je ralentis, et alterne un peu de marche -course.
Là je me sens assez bien pour retenter la grande artère si bien déneigée. Mais, oh, voila un autobus qui se profile à l’horizon… vite, demi-tour dans les petites rues! La vigilance s’impose, car même sur les petites rues, des véhicules surgissent! Heureusement que je n’écoute pas ma musique trop forte…
Dans toutes mes longues courses, ce sont les deux derniers kilomètres qui sont les plus durs. Sur les 42 km d’un marathon, j’avais souffert. Eh bien les 2 derniers kilomètres du demi-marathon, ce fut moins souffrant, mais j’avais vraiment hâte de finir!
Mon temps, pour les curieux: calculé avec mes deux parcours pour un total de 21.40 km en 2h41, et ramené par règle des trois à 2h39 pour 21.1 km. Assez bas dans ma tranche d’âges, surtout en tenant compte du terrain peu amical. Mais c’est ça le Hypothermic Half!
Et qu’est-ce que je reçois par la poste au lendemain de la dite course?
Ma médaille et mon numéro de dossard!
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La médaille du Hypothermic Half. Et ce petit Yéti se déplace!
TL;DR: 2h39min pour 21.1 km, sur un terrain peu amical. La vigilance s’imposait!
Une aventure de Michèle l’astronome enthousiaste !
Par un beau matin de presque solstice d’hiver, de sa fenêtre qui donne vers l’est, MICHÈLE aperçoit, Ô joie, une étoile brillante, solitaire.
MICHÈLE : Gilles, Gilles! Je pense que c’est Vénus, là…
GILLES : (rien)
Pas de gnegnegne…
MICHÈLE se retourne et aperçoit le lit vide.
En effet, le mari se lève plus tôt qu’elle pour jouer à des MMORPG à son ordi, et que son tour de jouer avec des individus aux quatre coins* de la planète arrive invariablement à 6h15 AM.
Mais que cela ne tienne, la passion enflamme MICHÈLE qui descend les escaliers. Vite, vite, elle descend au premier pour y prendre le télescope, son logo La maisons de l’Astronomie bien visible sur son flanc immaculé. Elle le remonte par les escaliers et l’installe devant la grande fenêtre.
Il s’agit techniquement d’une lunette astronomique Maksutov LMDA 70 AZ2 et non d’un télescope, car pas de miroir au fond qui réfléchit la lumière. Le LDMA fonctionne par une lentille qui concentre les rayons vers l’objectif. Mais Michèle appelle tout ça des télescopes, donc.
Découvre que la petite lunette de visée qui s’appelle un chercheur (un nom exact, car Michèle cherche beaucoup avec, sans rien trouver) est dysfonctionnelle et ne pointe pas sur le point lumineux. Car deux petites vis spéciales pour solidifier sa position manquent, perdues depuis des années. Il n’en reste qu’une bien démunie, snif !
MICHÈLE Zigonne, zigonne avec la roulette d’ajustement fin du télescope.
Puis, la patience n’étant pas dans son azur (mille excuses à Hubert Reeves pur ce jeu de mots) surtout que le ciel commence à pâlir, elle recours à la solution nucléaire.
Empoigne le télescope et le déplace approximativement, un œil collé sur l’oculaire. Zoum! Un éclair blanc traverse le champ de vision. Notre astronome amateure s’apercoit qu’elle n’a pas ajusté la focale.
MICHÈLE zigonne à nouveau avec les roulettes, puis déchante : son étoile n’est plus visible! Parce que, à l’est, notre grosse étoile, d’une magnitude de — 22, a effacé du ciel toutes les autres.**
MICHÈLE : Grooogne!
Mais elle laisse le télescope et rebouche le tube se disant qu’elle se reprendrait le lendemain.
PETIT SAUT TEMPOREL : Une longue journée d’écriture et de plein d’autres activités plus tard…
Arrive le soir. MICHÈLE sort pour finir ses pas (car elle s’est fixé un objectif de pas par jour) et regarde, dans le ciel étoilé à l’ouest, juste au-dessus de la maison basse des voisins, non pas un, mais DEUX beaux points lumineux.
MICHÈLE : Chouette, ça doit être Jupiter!
Court vers la maison. Apercoit, dans la fenêtre éclairée de leur chambre (qui ouvre vers l’est, rappel) la silhouette du télescope.
MICHÈLE : Bof, je vais prendre mes Célestron 15×70.
Les jumelles sont rangées au premier étage près de la porte. Toutefois, Michèle se souvient que les jumelles 15×70 sont lourdes et les tenir à bout de bras est fatiguant. Alors, notre astronome enthousiaste monte les marche pour aller chercher le trépied des Célestron, dans la chambre.
Il est maintenant neuf heures. Elle passe plusieurs maisons pour voir le point très lumineux qui ne l’attend pas bien sûr, et descend toujours vers l’horizon. MICHÈLE déploie les pattes du trépied sur le trottoir devant un gazon illuminé de petits rennes, de cannes à sucre géantes et de cadeaux, toute en rouges et blancs.
Elle ajuste les Célestron qui commencent à montrer leur âge vénérable car en y collant les yeux, elle en voit deux planètes pour le prix d’une.
MICHÈLE : Grogne! Finalement, le point très lumineux qui descend vers l’horizon (en fait, le toit de la maison voisine) n’est PAS Jupiter. Elle monte la hauteur des jumelles pour voir l’autre planète sans se contorsionner, et découvre deux Jupiters avec six satellites (rappel, dédoublage de l’image).
Ce faisant elle aperçoit par la fenêtre de sa chambre la silhouette du télescope qui lui fait de l’œil.
Calcule si elle a le temps d’aller le chercher, de le descendre par les escaliers, de le sortir avec ses grandes pattes par la porte d’en avant… avant que l’étoile mystérieuse disparaisse.
MICHÈLE pense à son bon papa qui l’a initié aux joies télescopiques.
Et se lance dans un élan d’héroisme, empoignant les pattes du trépied du Célestron. Par chance, aucun voisin n’est dehors par 3 degrés C pour la voir s’énerver avec la porte d’en avant.
Couche les Célestron sur le divan, court au deuxième, attrape le Maison de l’Astronomie à focale de 700mm. S’arrête pour considérer un problème: le support du télescope a trois pattes rigides en pleine extension, traçant donc dans l’air une encombrante pyramide. Surtout que le plateau triangulaire tient ces pattes bien écartées!
Mais MICHÈLE n’a pas envie de les raccourcir une par une, puis de les rallonger une fois en position. Ben trop long. Donc, elle prend son courage et son télescope à deux mains et s’aventure dans les escaliers, accrochant toutes les petits barreaux de métal cheap sous la rampe. Puis la bibliothèque en face de l’escalier, installée dans le lieu le plus passant de la maison (don’t ask me why. Don’t.)
Manœuvre délicate : négocier la porte d’en avant en tournant et détournant les trois grandes pattes du télescope, sans laisser sortir notre chatte trois couleurs qui ne demande que de s’échapper de cette maison de fous. Ça passe, enfin!
Puis MICHÈLE, riant comme une savante folle fière de son coup, galope vers le point d’observation idéal près des rennes et des cannes à sucre géantes devant un voisin (non elles ne sont pas dans le dessin!). Établit les pa-pattes, tap-tap-tap sur le trottoir miraculeusement libre de toute neige ou glace (vu que la veille il faisait 16 degrés Celsius et que tout a fondu.)
Elle lâche un gros mot quand un petit couvercle s’échappe et roule dans le gazon festonné de petites bêtes lumineuses. Se penche, et finit par le trouver. Revient. Regarde par la lunette de visée qui ne s’est toujours pas améliorée.
Note la lumière de la demi-lune. Pointe dessus au jugé. Ajuste à nouveau la focale. Enfin, note la position de la cible, à 5h par rapport au centre du réticule.
Zoom, soulève les pattes pour les placer vers la mystérieuse étoile brillante. Et enfin, joie! Découvre un croissant… Or, il n’y a qu’un croissant dans le ciel à part la lune (qui était à son premier quartier), et c’est donc Vénus!
Petit moment d’émotion en regardant le sourire nimbé d’arc-en-ciel à cause de la limite de résolution. Snif.
MICHÈLE tourne le télescope vers la seconde planète, Jupiter, dont les bandes sont visibles, deux satellites à gauche un à droite. Elle pourrait les nommer à cause des distances relatives (Io la plus proche, Europe, Ganymède, Callisto la plus éloignée). Puis les bandes se brouillent à cause de l’émotion, ses yeux se mouillent à la pensée de cette activité qui l’unit à son bon papa.
*Fin*
Histoire de me pardonner d’avoir raté les quandrantides d’avant-hier, voici un petit tableau des satellites galiléens (découverts en janvier 1610 par Galilée avec une lunette minable par rapport à mes jumelles Célestron). Les distances sont grossièrement arrondies, si vous cherchez les chiffres au micron près, allez voir Wikipedia!
Satellite
Orbite
Commentaires
Io
422 000 km
Le plus difficile à voir, presque collé sur Jupiter, à une distance similaire à celle entre la Lune et la Terre (384 000 km).
Europe
670 000 km
Se voit bien, mais passe souvent devant et derrière Jupiter.
Ganymède
1 million km
Le plus gros satellite, 5000 km de diamètre, très facile à voir. J’ai d’ailleurs écrit une histoire qui s’y déroulait
Callisto
1,8 million km
Aussi facile à voir avec des jumelles
* Quatre coins de la planète: c’est à cause de cette expression que tant de gens pensent que la Terre est plate… Si on avait dit les huit coins de la planète, au moins elle serait cubique!
** Oui, la magnitude du Soleil est bien de — 22 (moins vingt-deux)