Ces temps-ci j’ai pris du temps libre pour dessiner plus que pour écrire! Et pour lire, beaucoup lire. Je peine à trouver le temps de partager mes émerveillement devant des autrices et auteurs que j’ai négligés. Oh qu’on se sent coupable!
Alors je dessine pour libérer une histoire que j’ai commencée voici plusieurs années. Et qui, si tout va bien, va être imprimée dans la première semaine de juin. Maîtresse des vents s’inscrit dans l’univers des super-jardiniers, et pourrait être considérée comme un spin off de la série la quête de Chaaas. L’histoire explore l’adolescence d’Adalou kha Narri, qu’on rencontre adulte dans Les vents de Tammerlan, le deuxième livre de la série.
Une illustration intérieure, mise en couleurs par mon confrère Frank Fournier!
Venez me voir dessiner, et feuilletez mes albums présentés en marge du FBDM, le festival de BD de Montréal, du 27 au 29 mai prochain!
À la boutique BE SPICES, 4160 Rue Saint-Denis, MTL
vendredi 16h-19h
Samedi 11h-12h et 14h-16h
Dimanche 15h-17h
Je ne suis pas dans la programmation officielle cette année, mais je suis une fan finie de plusieurs artistes présent-es! Et je pourrai montrer mes petits derniers publiés chez Échofictions. En attendant, cette esquisse, avec des répliques dont la police de caractères est aussi l’oeuvre de Frank Fournier.
Esquisse avec les polices de caractères. Les bulles des phylactères ne sont pas complétées.
Un petit virus de rien du tout nous rappelle les failles d’un système érigé sur des bases chambranlantes.
Ceux qui meurent au bas de la pyramide
On perd en ce moment de nombreuses bibliothèques, avec les personnes âgées, nos parents et grand-parents, mais aussi, comme d’habitude, les personnes qui manquent de moyens, pour se procurer de la protection, pour faire l’épicerie, pour se refraichir, et, aux État-Unis, pour se faire soigner!
Attention à vos choix de mots: ceux et celles de la génération des « Boomers » qui meurent sont en fait les plus vulnérables, les plus pauvres. Ce ne sont pas ces « Boomers » là qui ont détruit des milieux naturels et, par cupidité, ignoré la pollution, causé les conditions propices à l’éclosion de maladies, lesquelle ravageaient déjà les pays mal équipés bien avant l’arrivée du nouveau coronavirus.
On le voit aux Etats-Unis, qui compte plus de 100 000 morts. Pas grave, l’économie doit rouler! Et si des gens meurent, eh bien, on ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs.
Du moment que les oeufs ne soient pas nous.
Et malheureusement, aux yeux des très riches assis sur les fortunes accumulées sur les dos des millions de personnes appauvries (des spéculateurs ont fait des affaires d’or en 2008) la vie des pauvres n’a pas de valeur.
Ces pauvres qui remplissent les prisons parce qu’on a bouché leur avenir.
Ces pauvres au chômage, sans emploi… Ces personnes racisées. Ces immigrants sans protection.
S’ils disparaissaient? Ça ferait l’affaire de qui? Pensons-y.
Les fortunés ont déjà des grappes de professionnels surpayés à leur service, de politiciens à leurs pieds. Eux et leurs familles survivront très bien à l’épidémie.
D’ailleurs, ils font plus que survivre: les fortunes financent des protestations « spontanées » aux mesures de confinement, en sachant très bien que ces gestes – suivis par des ignorants vivant en vase clos et nourris d’informations toxiques – produiront encore plus de morts par contagion. C’est une purge, une « épuration » économique (pour ne pas dire ethnique) que ces fortunes ont en vue.
Tous ceux qui considèrent que ça va bien comme cela ne changeons rien sont les gens assis au sommet de la pyramide.
Je pense à ces immenses fortunes qui dorment dans les paradis fiscaux… pendant que les pays et les populations en se saignent pour survivre. Pendant que les gouvernements et les citoyens se serrent la ceinture.
Très peu de cet argent accumulé ou carrément volé ruisselle hors des grappes de services de luxe agglutiné autour des fortunés. (Lesquels appellent encore à « moins de gouvernement » histoire de mieux plumer le reste de la population.)
Ce sont les fortunes qui ont intérêt à nous enfermer dans des cages de perception, une vision de l’univers qui perpétue l’image fausse d’une concurrence fair, un monde où tous partent avec les mêmes chances, et que seul le talent départage les fortunés des autres. Un monde où tout s’achète y compris la santé
Ben non.
Et eux-elles le savent très bien, même si aucune-e ne se perçoit comme nuisible. Ben non, vous êtes tellement gentils d’accorder des salaires de misère à des travailleurs qui dépendent de vous pour nourrir leurs familles…
Et cette pyramide, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ses flancs deviennent de plus en plus raides, à pic. Le beau modèle théorique du ruissellement, où la fortune des riches se répartirait comme une fontaine où l’eau quitte les hauts plateaux pour aboutir au plus grand bassin en bas, n’existe pas.
On voudrait bien que le capitalisme engendre une transition graduelle, une pyramide aplatie avec ce que les gens appellent encore la « classe moyenne ». Or, cette classe moyenne s’érode. Et non, ce ne sont pas les vilains communissses, mais les grandes entreprises avec leurs congés fiscaux qui en affaiblissant les services essentiels, ont produit cette situation où des gouvernements peinent à aider leur population.
Sortir de la pyramide?
J’ai toujours vécu avec peu.
Je vis dans une maison avec un jardin. Mais auparavant, j’ai vécu des années dans une chambre, puis dans un appartement sans balcon, puis un appartement avec un balcon dans un quartier avec des usines qui fonctionnaient 7 jours par semaine. Le matin, une fine poussière rouge se déposait sur nos balcons.
Et je courais les ventes de garage pour presque tous mes besoins.
Les ventes de garage!
Et je les cours encore, gardant mes sous pour des investissement ou dépenses durables! Le fait que des gens possèdent plus d’objets, de beaux terrains que moi ne me dérange pas.
C’est la misère qu’ils causent qui m’agace, quand les riches s’arrangent en toute légalité pour empêcher les moins nantis d’améliorer leurs conditions de vie. Exemple pratique: les déserts alimentaires, ou quand des fruits coûtent plus cher que des chips, ou bien la méga épicerie est tellement éloignée que ça oblige à conduire en voiture pour s’y rendre.
Pour bien vivre, chaque personne et famille a besoin d’une base matérielle: nourriture, à cultiver, vêtements à produire, et toute notre belle technologie qui je l’espère, devient recyclable.
Et ce vilain communisme qui fait si peur n’est pas pratiqué au sein de toute famille? La mise en commun des ressources pour élever les enfants, pour offrir une bonnes conditions de vie au plus grand nombre de personnes n’a rien à voir avec des gouvernements autoritaires qui écrasent leur opposition.
Oui, on a un tsar en Russie, et un Baron Harkonnen aux USA. Et, pourquoi pas, un Empereur en Chine. Tous aussi autoritaires, aussi abusifs les uns que les autres, malgré leurs systèmes politiques différents.
C’est pour ça qu’il faut sortir de la pyramide. (Et c’est aussi difficile que dans cette scène du film Astérix et Cléopâtre!)
L’argent est comme de l’eau, ça doit circuler.
Il faut voir la richesse comme un barrage qui retient les eaux (et dont l’énergie produite ne favorise qu’eux. La qualité de vie est menacée par cette concentration. Quand l’eau stagne, elle devient imbuvable. Dans un monde plus convivial, les échanges se font et l’eau circule!
Je pense à ces fortunes qui dorment dans les paradis fiscaux… pendant que les pays et les populations en arrachent.
Pendant et après la COVID-19, il va falloir se débrouiller et s’entraider entre provinces, ou entre pays souverains, pour contrer la bêtise tonitruante qui avance fièrement vers le gouffre en fermant les yeux.
Il y aura des changements d’attitude et d’habitudes à négocier. Et de vocabulaire.
Pour changer de modèle de société, il faut changer le vocabulaire économique habituel.
Démonstration: combien vendez-vous votre sourire à votre enfant?
Quoi, vous le donnez?
L’économie n’est que la trace matérielle de nos vies
Moins manger de viande serait un bon début pour éliminer l’économie mortifère. J’ai pris la décision de devenir végétarienne en 1974, après que des fermiers à bout de ressources aient tiré 300 vaches. Je vois encore le fossé avec tous ces corps. Là, ce sont des millions de porcs et de poulets qui sont éliminés parce que les abattoirs ont fermé (trop de Covid-19 parmi le personnel).
Changer notre consommation en général serait un autre pas. Surtout le plastique, qui pourrait être produit à base de plantes sur une grande échelle. Et biodégradable…
Un monde plus écologique sera-t-il plus égalitaire? La pyramide sera-t-elle plus agréable à grimper?
Tant qu’on vénère la richesse comme premier critère de réussite sociale, non.
Mais en créant des histoires et des sociétés et des mots nouveaux, on arrivera à un monde plus convivial!
Mon bonheur de lire
TL;DR: L’économie n’est que la trace matérielle de nos vies. Elle n’est pas la vie.
En ramassant les trucs recyclables qui traînent à terre. Ce que je fais pendant les longs parcours de mon entrainement de marathon! Généralement, je ramasse assez de bouteilles de canettes et autre trucs recyclables pour plus que compenser le demi-kilos de déchets par semaine qu’on produit chez nous.
Oui mais, dites- vous, les parcs ont des bacs de recyclage. Justement…
Les joies de la course écolo!
Ici je pourrais écrire « fin ». Tout est bien qui finit bien… (Avertissement aux âmes écolo-sensibles, la scène qui va se dérouler vous fera de la peine. Si.)
Michèle frappe une déception. Le bac de recyclage est rempli de crottes de chien, ce qui contamine les contenants propres.
La technologie évolue, mais lentement…
Ben oui, beaucoup de gens croient à tort que les crottes de chiens (et les pelures de banane) vont dans les bacs de recyclage. Oh que nenni! La technologie pour composter tout la matière organique fécale n’est pas encore au point. On a aussi tout un méga problème de surplus d’azote dans l’eau usée qui nuit à la qualité d’eau des lacs et rivières.
Les centre de tri ont un problème de contamination parce que les gens, même de bonne volonté, jettent des trucs au hasard. (Ils ont aussi un problème de communication avec les gens qui pensent que la science c’est comme le cinéma, ça va tout régler en vite!)
Une bonne nouvelle concernant les crottes de nos compagnons, on a disposé dans quelques parcs des « chutes » juste pour les crottes de chien, surmontées d’un distributeur de petits sacs (gratuit). Et c’est plus facile de composter avec des adjuvants le carbone et l’azote des crottes.
Pendant mon long parcours d’entraînement (30 kilomètres dimanche dernier), je traîne un sac de plastique avec moi parce que c’est dans mon bac personnel que je sais que le contenu est 100% propre et recyclable. Et le sac de plastique? Je les ramasse aussi à terre! La plupart des sacs s’envolent depuis la grosse épicerie près de chez nous.
Avis aux ami-es qui font du zéro déchets, on n’y est pas encore, mais ça s’en vient. C’est comme une asymptote. Chez nous, il reste malheureusement des gros meubles comme le lit, qui sortiront un jour de la maison. Mais toutes mes chaises de jardins, la moitié de mes bibliothèques et deux de mes tables de chevet ont été ramassées sur le bord de la rue!
Les propos de mon vaillant confrère #SamuelArchibald (que je croise depuis des années aux Congrès Boréal) ne sont pas tombés dans l’oreille d’une sourde!
Les artistes vivent avec ce besoin de sentir leur contribution appréciée.
Oui, il y a des journées qu’on rit, qu’on sourit, qu’on marche, qu’on est fier de notre art, de notre travail… vu d’en-dehors, ça peut être trompeur. La personne en proie à la dépression n’arrive pas à se décoller de l’impression persistante d’être au fond d’un trou.
Aidez ces personnes à persévérer et à sortir du trou, merci! . .
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L’image ci-dessus* m’est venue spontanément à l’esprit en écoutant l’entrevue. Réalisée en deux heures et demie, inspirée par ma carrière en BD depuis 35 ans. **
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* Je ne suis ni déprimée, ni diagnostiquée comme telle, mais je vis au fond du trou pareil. Une chance que je fais du sport!
Le plus gros problème des femmes -artistes n’est pas l’hostilité, mais l’invisibilité.
Cette histoire-là s’est vraiment produite en 2016. J’ai changé les apparences, car mes sympathiques collègues étaient parfaitement innocents de toute intention néfaste! Mais ça pince, puisque je n’ai pu continuer la conversation et travailler avec cette personne.
Seule la dernière case est imaginée: le « t’aurais pas des noms à me suggérer » est arrivé a une collègue dans un tout autre domaine!
Pour certains sommités du 9e art, le travail d’une femme ne sera jamais aussi intéressant, original, subversif, que celui des « vrais ». Il s’agit d’une habitude si bien incrustée que c’est devenu un « bruit de fond » mental.
Même moi, je pèche, car je peux nommer de mémoire plus de dessinateurs que de dessinatrices! Surtout si je me fie aux revues de BD, qui mentionnent peu le travail des auteures, moins talentueuses, paraît-il…
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Hé oui, c’est la grand retour des Grandeurs et misères de la table de dédicaces!
*Je ne peux pas voter pour le Grand Prix, car mon dernier éditeur de BD est décédé l’an dernier…
Il y aurait bien d’autres choses à dire avant les Fêtes, mais pour mes ami.e.s artistes qui vivent les joies du travail autonome, la fatigue est au rendez-vous!
Je vous souhaite donc du temps.
Capturez des minutes libres pour prendre soin de vous et pour redire à vos proches combien vous les aimez. Je vous souhaite des Fêtes reposantes et fertiles en amitié!
Publié le3 août 2017|Commentaires fermés sur Vous êtes tous des mécènes!
Il y a de cela très longtemps, les artistes de talent pouvaient créer sans se préoccuper de survie grâce à la protection de princes. De nos jours les princes ne courent pas les rues (et je ne cours pas après non plus) mais le principe du soutien aux artistes par les mécènes a connu un renouveau inattendu.
Je me suis inscrite sur Patreon voici plus de trois ans, pour soutenir des ami-es artistes qui en avaient besoin. Je les soutiens toujours, d’ailleurs.
À chaque mois, je donne un petit montant qui, additionné aux dons des autres fans, constitue une somme acceptable. (Avec une soustraction de 5% et des poussières pour les frais.) Vous pourrez trouver « mes » artistes au bas de ma page Patreon.
J’ai une foule de projets qui réclament de mon temps! J’ai trois albums de BD à diverses étapes de production:
Maîtresse des vents, SF jeunesse, 43 pages terminées sur 50 terminées.
La Route des honneurs, manga, 200 pages, 22 terminées
Grandeurs et misères de la table de dédicace, 100 gags déjà publiés sur mon blogue, qui donneront un album de 250 pages en format « manga ». J’ai besoin d’au moins trente heures de découpage pour adapter les gags au format de publication.
Et deux romans, Azuras, SF adulte (90 % écrit) et Grasshoppers, dystopie, terminée mais pas révisée. Mes lecteurs-tests m’en ont dit du bien. Comme j’écris dans les deux langues, j’ai aussi besoin de temps pour gérer la traduction.
Votre soutien sur Patreon va me permettre d’embaucher de l’aide pour le design et la traduction, en plus d’améliorer ma formation pour mieux habiller mes projets, vêtus en mots ou en dessins! Car, en dépit de mes 17 (bientôt 18) romans parus en maison d’édition, les nouvelles, les BD, les prix littéraires, mes revenus d’artiste demeurent très modestes.
Il y a un petit vidéo de présentation, histoire de rassurer les contributeurs lointains qui se demandent si je peux dessiner ou écrire. Il dure deux minutes et j’y explique le système de dons récurrents (oui ils peuvent être annulés en tous temps) assortis de récompenses pour mes patrons des arts!
À défaut de me soutenir, écoutez la belle musique… et partagez cette information avec des fans que vous connaissez!
Mais prenez un peu de courage, ce délai n’est pas toujours aussi long!
Et avec les nouvelles réalités du monde de l’édition, ces délais peuvent être raccourcis. Néanmoins, le conseil tient toujours quant aux « modes » populaires: écrivez/dessinez ce que vous aimez!
J’en reviens pas, on approche le 100e gag des tables de dédicaces…
En courant très tôt dans la campagne le 11 août dernier, j’ai eu la chance d’observer ce curieux phénomène météorologique.
Je courais sur une petite route, faisant des circuits de 3 km. Des nappes de brume matinale flottaient au-dessus des champs de foin, un grand espace dégagé. Puis le soleil s’est levé, et en lui tournant le dos, j’ai eu cette merveilleuse surprise! Lire la suite →